Jean-Claude Martinez : Et pourtant… le matin des paysans
C’est toute la curiosité des propositions agricoles présidentielles, voulant toutes des circuits courts entre des fermes voisines, d’ailleurs disparues, et des assiettes citadines attendant ces coquecigrues. Cette agriculture Walt Disney n’est pas la vraie. Celle qui se pratique sur la planète de la nourriture des hommes, où le climat, les terres réduites, l’eau diminuée et la spéculation sur les marchés, créent la tension permanente entre la demande qui croit et l’offre qui ploie. Toute la tragédie agro-alimentaire du monde est là.
Le département de Seine-Saint-Denis n’aurait plus que 3 m2 de terre agricole à consacrer à chacun de ses 1, 6 million d’habitants s’il devait les nourrir, tout comme la région Ile-de-France plongerait en 4 jours dans la pénurie si une future pandémie empêchait de lui amener à manger.
C’est toute la curiosité des propositions agricoles présidentielles, voulant toutes des circuits courts entre des fermes voisines, d’ailleurs disparues, et des assiettes citadines attendant ces coquecigrues. Cette agriculture Walt Disney n’est pas la vraie. Celle qui se pratique sur la planète de la nourriture des hommes, où le climat, les terres réduites, l’eau diminuée et la spéculation sur les marchés, créent la tension permanente entre la demande qui croit et l’offre qui ploie. Toute la tragédie agro-alimentaire du monde est là.
Les paysans, accusés de toutes les pollutions et acculés dans leurs exploitations, sont pour la première fois, 9000 ans après leur apparition, en risque de disparition, juste au moment où pourtant, plus que jamais nous allons avoir besoin d’eux. Voilà pourquoi, quand le matin des paysans arrive, la priorité politique absolue c’est de les faire tenir jusqu’à l’aurore.