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Les bleus de l'âme: Bleu, Blanc, Rouge, la démonarchie française

Jean-Louis Torrès: Les bleus de l'âme: Bleu, Blanc, Rouge, la démonarchie française

26,50 €
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"Le roman est-il définitivement mort ? comme le prétend mon ami le journaliste Christian Brosio. En feuilletant les nouveautés dans une librairie, l'écrivain véritable est accablé par la profusion de mauvaise littérature qui a trouvé moyen de convaincre les éditeurs. Le français est approximatif, la culture absente, l'expérience nulle.

Jean-Louis Torres décrit un « siècle de pénombres » (titre éponyme d’un de ses romans), fût-il inspiré par celui des lumières. Non pas en écrivant sur la décadence d’une bourgeoisie privilégiée comme le font des Houellebecq ou des Beigbeder, mais en témoignant de la résistance qu’opposent les petites gens au nihilisme de ces élites dans ce qu’il aime qualifier de littérature à coups de marteau. Les héros sont ceux à qui on ne donne jamais la parole, ils ont du mal à finir leur fin de mois, même si leur métier est essentiel à la société.


Jean-Louis Torres renouvelle le roman sociologique à la Zola. Apparemment rien ne destinait ce descendant de pauvres paysans espagnols illettrés venus en France avant sa naissance en 1965, ce fils d’une mère valencienne et d’un père andalou parti, à peine arrivé, pour la guerre d’Algérie, à la carrière des lettres. L’espagnol est sa langue maternelle. Le français, il a dû l’apprendre à l’école, le perfectionner par ses inlassables lectures, l’assouplir en écrivant des milliers de pages. Il a connu l’humilité de la pauvreté, servi de plume a des politiciens minables, mené ses enquêtes sans argent, griffonné des manuscrits sans espoir, connu les rebuffades des cuistres et l’arrogance des gloires installées. Il a mérité ses galons de francitude à la force du poignet. Persuadé de bonne foi être de gauche, il a traversé l’échiquier politique suivant la diagonale du fou pour se retrouver à côté de Jaurès, persuadé que la Nation est la seule richesse des prolétaires. Nostalgique d’une France où ce qu’il nomme la « démonarchie » n’aurait pas remplacé la république, persuadé comme Emmanuel Todd que la démocratie ne peut plus compter sur le soutien d’une bourgeoisie crétinisée, il a pris le parti une fois pour toutes d’Aristote contre Platon, du fait contre l’idée et des enracinés contre les cosmopolites.

Jean-Louis Torres fait partie de cette nouvelle génération d'écrivains qui prendra sa place à la suite de l'ancienne. Non pas dans ce monde littéraire des idéologues qui pensent qu'il n'est rien de bon, de beau, ni de juste que l'homme qui n'y ait souscrit d'abord, mais dans ce cosmos ordonné par Dieu, où l'homme n'a pour seule ambition que de trouver sa place et de chanter avec les anges... 

Comme Balzac, son œuvre est considérable. Il n’est besogne si grande qu’il n’abatte. Il nous raconte l’apocalypse en édition populaire. A grand coups de ciseaux, il a sculpté dans des blocs à peine sortis du sol une histoire du siècle commençant. Tout y est organisé par trilogie : les flics, les infirmières, les soldats, les profs, les agriculteurs, etc… Il lui faut une collection pour lui tout seul. Aussi faut-il rendre hommage aux éditions Terra Cotta d’avoir eu la clairvoyance de l’inventer et le courage de le soutenir.

Jean-Louis Torrès: Les...

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