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Christian Combaz: À l'endroit
Christian Combaz, fils de la bourgeoisie moyenne et provinciale, après les Jésuites de Paris, et trois années de Sciences Po, est devenu romancier à succès, puis journaliste au Figaro, à l'Express, à Valeurs Actuelles, dans une France dont il a vécu, comme témoin privilégié, le passage de la grandeur gaullienne au n'importe quoi hollandien, sans jamais cesser de livrer chroniques et analyses. Il est également l'auteur de La France de Campagnol (2020) et Rebarbe à Campagnol (2024).
« Notre hôte m’a dit qu’il voulait écrire un petit livre cet été et qu’il voulait l’appeler À l’endroit. Son idée est que le monde marche à l’envers depuis un bon moment, et il veut montrer à quel point ça va changer. L’envers ce n’est pas seulement ce qui est caché, c’est le miroir, c’est ce qui est renversé. Dans le monde qu’on a inventé, il est de plus en plus utile d’être un salaud, ça rapporte de plus en plus, donc quand monsieur l’écrivain parle d’un retour à l’endroit je ne peux m’empêcher d’appliquer la métaphore au renversement magnétique des pôles, je trouve que tout est cohérent. Le nord magnétique de l’histoire occidentale est en train de se déplacer à toute allure et la planète humaine va inverser ses polarités morales. Je ne blâme pas en fait l’inversion des valeurs, mais leur effacement, leur confusion la disparition du nord magnétique. Je blâme une tentative de fabriquer un monde monopolaire, un monde qui n’a plus besoin de l’autre pôle, un monde où l’envers et le signe moins ont pris toute la place de l’endroit et du signe plus. – Il a raison a dit Léon, c’est la définition du diable. Le diable dit qu’il n’a pas besoin de la dualité, il veut prendre toute la place, il veut occuper l’estrade , le diable n’admet pas la contradiction du divin, il refuse le débat, il repousse toute négociation avec l’autre versant de la morale , le diable essaie de se déguiser en son contradicteur pour avoir raison, il essaie de noyauter ses opposants, il dit finalement: tout le monde est d’accord, alors que c’est un mensonge, et c’est exactement ce qui se passe dans la démocratie moderne ».


