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Pierre Le Vigan: Trop moche la ville: Comment nos villes sont devenues laides (et obèses)
Pierre Le Vigan est né en 1956. Il est urbaniste et essayiste. L'auteur travaille dans le domaine du logement social. En parallèle, depuis plus de trente ans, il a écrit dans de nombreuses revues (Perspectives Libres, la Nouvelle Revue d'Histoire, Éléments, Nouvelle École, Krisis, le Spectacle du Monde, la Nouvelle Revue Universelle...), dans des revues électroniques (Philitt, livr’ arbitre, contrelittérature, …), ainsi que dans des revues de phénoménologie.
Nos villes sont-elles encore des villes ? À force de grandir, de s'étendre sans cesse, leur qualité n'a-t-elle pas changé ? Ce sont certes des espaces urbains. Mais il ne suffit pas de ''ne pas être à la campagne'' pour ''être en ville''. L'immense majorité des urbains vit en fait dans des banlieues ou dans des territoires péri-urbains. Ni campagne, ni ville. Des villes déjà hypertrophiées connaissent une croissance sans fin. Mais bien souvent, c'est une croissance de la misère, matérielle et morale. Une croissance de la laideur, aussI. Les grandes villes se ressemblent toutes. L’homme de nulle part remplace l’homme de quelque part. L’artificialisation des solsse développe sans autre terme que d’en finir avec tout monde naturel. La fausse écologie n’arrange rien : la croissance urbaine continue de plus belle et consiste à envoyer toujours plus loin de la ville les couches populaires. Dans le même temps, la France abandonne ses villes moyennes, celles de la « France périphérique ». Pourtant, la lutte contre le gigantisme et l’obésité urbaine est possible. Les villes petites et moyennes sont un avenir souhaitable. On peut réhabiliter les centres-villes plutôt que de consommer de l'espace. Il faut moins de mondialisation et moins de métropolisation. Sortons du culte de la croissance urbaine: la grosseur n'est pas synonyme de vitalité. Mettons à l'ordre du jour la renaissance de la ruralité, de ses bourgs et des villes à taille raisonnable : Limoges, Nevers, Pau, Saint-Dizier, Montluçon, etc. Cela implique de rompre avec le libre-échange mondial, le libéralisme et la marchandisation à outrance. Y compris celle des esprits.